Les Femmes compositrices #1 : de l'Antiquité au XVIIIe siècle
Les Femmes compositrices, partie 1.
Difficile de rentrer directement dans une simple énumération de ces femmes qui ont été pour la plupart oubliées ou ont connu un destin « d’étoile filante ».
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Certaines auront été le reflet de leur époque, des mœurs et la place de la femme dans celles-ci ! « Oublions que je suis une femme et parlons musique » s’agaçait la grande Nadia Boulanger au siècle dernier.
Les femmes furent sans cesse renvoyées à leur condition, celle d’épouse, mère ou sœur, priées de disparaitre en raison des conventions sociales ou au profit d’un frère comme Maria Anna Mozart, Fanny Mendelssohn, d’un mari pour Alma Mahler ou Clara Schumann ! et bien d’autres...
La présence d’une femme sur « scène » pose problème ! Au XIXe siècle, une violoniste et sa gestuelle vigoureuse donc « virile » avec l’archet font dire à certains que c'est scandaleux de voir jouer une femme du violon comme de la voir fumer en public !
Le violoncelle où la femme écarte les jambes pour tenir l’instrument et en sortir des sons graves est indécent sans oublier les instruments à vent comme flûte, trombone, trompette et autres instruments classés dans la catégorie « cuivres » !
Malgré ces interdits, les femmes ont usé de stratagèmes pour contourner les interdits, emprunter des noms d’hommes pour les compositrices ou placer les instruments d’une façon différente comme pour la harpe ou le violoncelle...
Malheureusement, en les accusant de superficialité, voire d’user de leurs charmes, en les réduisant à leur apparence, on dénigre leur talent artistique et dès la fin du XIXe siècle certaines musiciennes défendront « la cause féminine » !
Égalité de traitement, de droits divers, d’être reconnues pour leur art et leurs compétences comme les hommes. Outre les obstacles rencontrés de leur vivant, beaucoup de ces musiciennes entrées dans cette volonté, subiront le sort de ne pas rester dans la postérité et tomberont pour la plupart dans l’oubli !
Si nous pouvions par cette chronique réécrire leur histoire, non pas parce que ce sont des femmes, mais de grandes musiciennes qui ont marqué leur temps voire l’histoire de leur instrument.
Nous mettons l’accent sur leurs succès mais aussi sur leurs combats, leurs parcours de vie dans toute leur complexité et leur diversité.
Jean-Claude Mory, ancien Régisseur général de l’Opéra de Paris, nous éclaire de ses lumières !