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Convivencia et Al-Andalus

Timeline, l'Histoire en Podcast

En 1994, Ousama Ben Laden écrit au grand Mufti d’Arabie Saoudite, je cite ses mots « Nous demandons à Allah que l’Umma récupère son honneur et son prestige, et lève à nouveau l’étendard d’Allah sur toute la terre islamique qui nous a été volée, de la Palestine à Al Andalus » ! L’oumma, c’est la Communauté musulmane…


Plus tard, en 2007, le bras droit de Ben Laden au sein d’Al-Qaïda, l’Égyptien Ayman al-Zawahiri, a déclaré dans un enregistrement diffusé : « Ô nation musulmane du Maghreb, zone de bataille et de djihad. Faire revenir Al-Andalus dans le giron de l’Islam est un devoir qui incombe à l’umma en général, et à vous en particulier. ».


En Espagne, lors des débats de 2015 sur le projet de loi accordant la nationalité espagnole aux descendants des juifs séfarades expulsés en 1492, des associations islamophiles ont demandé, « au nom de la justice historique » la concession de la nationalité espagnole à tous les descendants musulmans expulsés après 1609.


Par la voix de leurs représentants, ces mouvements aiment à répéter qu’« il serait très beau de convertir Cordoue en la Mecque de l’Occident ».


Enfin, le 3 février 2021, la députée espagnole Isabel Franco, membre du parti de gauche Podemos, a tenu des propos qui ont fait beaucoup réagir de l’autre côté des Pyrénées.


La députée a expliqué que selon elle, à l’époque d’Al-Andalus (l’Espagne musulmane) trois cultures cohabitaient ensemble : la culture musulmane, la culture juive et la culture chrétienne.


Mais la monarchie espagnole aurait perturbé cet équilibre en provoquant une invasion -ce sont les mots utilisés par la députée- un génocide et une dissimulation de la réalité de ce que fut cette cohabitation.


Il apparait qu’Isabel Franco défend une vision très positive de la période de Convivencia, vision qui pourtant a été remise en question ces dernières années. Par ailleurs, les milieux académiques hispanophones ont toujours été très critiques vis-à-vis du terme « convivencia » en lui-même.


En effet, le mot est sujet à de nombreuses acceptations de sens, qui varient selon l’agenda du chercheur ou du politicien qui l’utilise.

L’autre difficulté est le fait que la Convivencia questionne également l’andalucismo, c’est-à-dire l’identité andalouse.


L’histoire de l’Hispanie musulmane ou d’Al-Andalus est un enjeu archétypique.


On veut nous faire croire qu’au Moyen Âge la péninsule Ibérique a connu une remarquable et inhabituelle cohabitation pacifique entre juifs, chrétiens et musulmans.


Une admirable symbiose culturelle qui aurait duré vaille que vaille du VIIIe siècle jusqu’à l’expulsion des juifs en 1492, voire, jusqu’à l’expulsion des Morisques en 1609. Mais la réalité est évidemment bien différente. C’est même le contraire...

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